«J’te vire gratuit », c’est pas chant-mé comme phrase ça ? Eh ouais, y a pas besoin d’attendre les déficits pour voir une vague de licenciements, des démantèlements industriels et une baisse drastique de l’activité salariée. Les prolos de Goodyear, des raffineries Florange, de PSA, d’Arcelor Mittal Liège, des Asturies pour les plus connus, tous se sont pris une grande claque à la nouvelle de leur « non-nécessité » au sein de la production capitaliste. Bien plus qu’une injustice, c’est la froide réalité du capitalisme qui se dévoile, celle qui crie à chaque prolo qu’il n’est jamais à l’abri du cadeau de récession, surtout en ce moment. La crise, c’est les prolos que ça touche, avec les pertes d’emplois, le chômage qui monte, les flics qui serrent les vis … L’austérité, c’est la manière de faire, en pressant nos corps toujours un peu plus, à croire qu’ils veulent voir ce qu’on a dans le ventre. Et l’Etat là dedans ? Bah l’Etat, fidèle à ses principes, appuie sur la « sécurité » … On laisse Montebourg distribuer un peu de rêves enfumés, et Valls assurer les cadres : « Il y a de la désespérance chez les ouvriers, chez les ouvrières, il y a de la colère. (…) J’en appelle évidemment à la retenue, au dialogue social, à la recherche de solutions. Il n’y a pas de place pour la violence, et je lance évidemment un avertissement, la police, elle fait son travail, mais on ne peut pas admettre qu’on cherche à casser l’outil de travail, à briser des mobiliers urbains, qu’on s’attaque à des édifices publics, qu’on lance des boulons sur des policiers ». Le ton est donné. Mais le plus marrant dans tout ça, c’est ce qu’ont concocté le Medef, la CGC et la CFDT à propos d’un nouvel accord social, fort de la protection étatique citée plus haut. Cet accord porte bien évidemment sur la flexibilisation de l’emploi, que l’on soit toujours un peu plus disponible pour le patron, toujours un peu moins capable de l’affronter dans les cadres juridiques, toujours un peu plus faible, profit oblige. Cet accord, il touche toutes celles et ceux qui doivent vendre leur force de travail pour assurer la survie. Pour comparaison, il a autant d’envergure qu’un CPE, mais est-ce qu’il y aura la même réponse, c’est moins sûr. Les syndicats contestataires appellent à la mobilisation le 4 mars. Des comités de lutte naissent dans quelques villes de France. A voir …
Et oui, y a franchement de quoi faire du côté des tensions sociales, mais le tout, maintenant, c’est de le faire ! Fragments de réponse du côté d’une vague qui a bien assez de force pour
tout chambouler …