Class N’ Cass paru dans Bad Kids numéro 3 (novembre 2013) :

Mercredi 18 septembre peu après minuit un groupe de trois antifascistes se retrouvent pris en chasse dans la banlieue d’Athènes par une vingtaine de néo-nazis affiliés à l’Aube Dorée. Dans ce genre de cas de figure on agit de façon assez logique : on trace. Ce coup-ci c’était sans compter sur le fait qu’une caisse leur barre le chemin et qu’en sorte un fachos qui schlasse à mort Pavlos Fyssa a.k.a Killah P, rappeur connu pour son engagement.

Alors ça fait toujours un peu chier quand on sait que ces types n’en sont pas à leur coup d’essai et que pas mal de migrants se sont fait buter ces dernières années sans que cela ne provoque de réaction d’ampleur. Néanmoins ça fait plaisir de voir que le soir même dans plusieurs villes du pays des manifs réunissent de 2 000 à 10 000 personnes. Plusieurs locaux fascistes ont été attaqués ainsi que les keufs voulant les protéger. Jet de pierres, Molotovs et barricades prennent à nouveau les rues helléniques. Et comme lutter contre le fascisme c’est avant tout lutter contre le capitalisme, vitrines et banques auront aussi fait les frais de la colère.

Comme la connivence est de mise entre la police grecque et les membre du parti d’extrême-droite on pourra apprécier, ça et là (et là aussi http://www.youtube.com/watch?v=fH9CLuJNmtE ), la participation des fachos aux affrontements, protégés par la police. Longue histoire d’amour.

Coté récup’ c’est aussi sournois que dégueulasse. Le gouvernement fait grand bruit des arrestations de certains chefs du parti, se gargarisant de sauver la démocratie tout en renvoyant dos à dos les « groupes politiques violents » qu’il s’agisse de néo-nazis ou de révolutionnaires. La tartufferie est poussée à son comble quand on connaît la violence que subissent les migrants et le projet d’un mur à la frontière turque qui n’a été abandonné que parce que la Troïka refusait de la financer.