Bad Kids
Toulouse
Imposer l’ordre moral à coup de marteau – Communiqué de La Discordia
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Nous relayons (avec un peu de retard du à l’ambiance actuelle qui heureusement nous occupe plus que les questions identitaires) ce communiqué de « La discordia », une bibliothèque anarchiste de Paris, qui a subi a plusieurs reprises l’attaque de ses locaux.

Et ce pour avoir osé critiquer ouvertement les positionnements politiques de plus en plus fréquents dans les milieux dits « radicaux » qui entendent analyser le monde autour de la nouvelle fraicheur du concept de « race » qui s’est forgée ces derniers temps, des recherches universitaires aux brochures des squats.

Il ne s’agit pas de dire que nous partageons l’ensemble des positions politiques développées par « la discordia » de manière générale mais bien, comme le rappel le texte ci-dessous, d’adresser une solidarité nécessaire à ceux qui portent une critique politique que l’on cherche à faire taire, notamment en la qualifiant de « raciste ».

Peut-être qu’un jour BadKids aura le temps de prendre au sérieux cette question d’époque et plus largement celle du communautarisme prôné tant par toute une partie des gestionnaires du capital, comme solution vis à vis de l’encadrement du prolétariat en cette période crise, que par une partie des milieux d’extrèmes gauches et anarchistes qui nous refons de l’antiracisme dans un moment ou les positions révolutionnaires elles manquent à l’appel.

Mais en attendant vous trouverez ci-dessous le communiqué de « La discordia » donc, ainsi qu’un autre texte de soutien intitulé « C’est un peu court, jeune homme… » et une invitation sous forme de texte (très intéressant) à un débat autour des questions « d’islamophobie » au rémouleur le 13 juin prochain!

BK

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https://ladiscordia.noblogs.org/

« Non nous ne voulons rattraper personne. Mais nous voulons marcher tout le temps, la nuit et le jour, en compagnie de l’homme, de tous les hommes. Il s’agit de ne pas étirer la caravane, car alors, chaque rang perçoit à peine celui qui le précède, et les hommes qui ne se reconnaissent plus, se rencontrent de moins en moins, se parlent de moins en moins ».
Frantz Fanon, Les damnés de la terre.

Dans la nuit du 21 avril 2016, toutes les vitres de La Discordia ont été détruites à coup de marteau. Un tag a été posé à côté  : « raciste ».

C’est la troisième fois que nos locaux reçoivent ce genre de visites nocturnes :
 Communiqué de La Discordia suite à quelques dégradations
 Gribouillis gribouillas : Bis repetita placent

Cette fois ci encore, il s’agit de s’en prendre à La Discordia pour avoir vocalisé publiquement un refus révolutionnaire non-négociable des rackets politiques religieux comme racialistes sur l’extrême gauche depuis les attentats de 2015 à Paris. Il s’agit d’interdire une parole, de s’arroger le pouvoir de décider qui peut parler et ce qui doit être dit. Globalement, il s’agit de jeux de pouvoirs mafieux pour imposer une hégémonie politique sur une mouvance déliquescente avec les armes toujours morales de la culpabilité et du ressentiment. Et si jusque-là, tout le monde avait déjà plus ou moins exprimé son soutien suite aux deux « attaques » précédentes, mais de façon plus ou moins informelle, c’est à la solidarité que nous appelons aujourd’hui. Une solidarité publique et visible, dans laquelle chacun pourra mettre de ce qu’il est, plutôt que de se ranger derrière un même son de cloche, comme nos ennemis du jour. Nous n’appelons donc personne à se ranger derrière La Discordia ou ses perspectives anarchistes particulières, mais plutôt à élargir la question, à signifier que ce refus n’appartient pas qu’à quelques uns, mais à tous les révolutionnaires, qu’il est constitutifde toute pensée émancipatrice.

Pourquoi ces attaques ? Parce que La Discordia est un des seuls endroits publics du milieu où sont exprimées et débattues publiquement des positions anti-religieuses et d’un antiracisme conséquent (c’est-à-dire contre toute idée de « race », même issue de la gauche), et sans complaisance avec ceux qui justement, font de la complaisance un rapport total à la politique, les nouveaux démagogues. La grosse participation aux débats traitant de ces thèmes, ainsi que de nombreuses discussions avec des camarades plus ou moins proches, nous disent qu’il y a une perception diffuse que quelque chose de pernicieux est en train de trouver sa place dans le milieu « radical » français. On y croise des défenses de la religion et de la foi, on y voit des formes de séparations sur des critères biologiques et génétiques que personne n’a choisi... Ce que les dictionnaires nomment sans timidité ségrégation. Mais on voit aussi que de plus en plus de camarades s’aperçoivent de ces dangers et prennent position. Malheureusement, trop peu nombreuses sont les prises de position publiques. Cela permet à quelques illuminés de la dernière averse, qui se croient avant-garde de quelque courant identitaire pseudo-subversif, de penser que La Discordia est seule à critiquer l’idée de « race » et à porter le refus de la religion, drôle d’idée. Pour le dire franchement : on s’en prend aussi à nous à cause du silence de trop d’autres sur ces sujets.

Pourquoi cela arrive-t-il en ce moment, alors que nous sommes tous concentrés ailleurs, sur ce qui se passe dans la rue (et pas que) ? Parce que, visiblement, pour ceux qui portent les idées de race et la théophilie, celles-ci sont plus importantes que le conflit contre l’État et le Capital. Encore une fois, aucun autre signe d’attaque n’a été relevé dans le quartier cette nuit là, ni banques ni églises ni permanences politiques, juste une bibliothèque anarchiste.

Comme nous l’avions déjà souligné, c’est par la faiblesse du rapport de force que les révolutionnaires se retrouvent à attaquer l’ennemi avec des moyens comme ceux employés contre La Discordia. Parce qu’au corps à corps avec l’État, personne ne peut gagner (à moins de devenir soi-même un État ou un État en puissance). Employer des pratiques « asymétriques » contre une bibliothèque anarchiste au fonctionnement autonome est bien la plus imbécile et lâche des pratiques. Rappelons également que les révolutionnaires, lorsqu’ils ne sont pas d’accord, prennent des chemins différents, ou bien ils s’expliquent et/ou se critiquent, ils ne se mettent pas anonymement du caca dans la boite au lettre. Mais dans la décomposition actuelle des mouvances « radicales », plus rien n’étonne. Les gens qui font vivre La Discordia sont présents dans les luttes sociales, les assemblées, les moments collectifs, et n’ont jamais masqué leurs idées, au contraire. Aucune opposition ne leur a été offerte. Aucun texte, aucune accusation, pas même une insulte avec un visage et un corps pour les assumer. Cette accusation grave de racisme, qui pour la troisième fois s’exprime sur des murs et depuis un moment dans des commentaires anonymes dans le monde virtuel n’a jamais été assumée par aucun individu, groupe ou collectif dans la vraie vie, ni par la parole ni par l’écrit. La brutalité exercée contre nos locaux n’est donc que le signe d’une faiblesse et d’une lâcheté patente, et d’une absence totale de capacité à argumenter.

Pourtant, l’honnêteté est la distance la plus courte entre deux individus.

Mais comment défendre l’idée de race ou de dieu auprès d’anti-autoritaires, d’autonomes, de communistes, d’anarchistes qui, depuis des siècles, travaillent à se libérer eux-mêmes et le monde de leur joug ? Ou auprès de tout autre courant de pensée fondé sur la critique de dieu, de l’État, et des identités imaginaires. De Marx et Bakounine à Malatesta ou Fanon.
Il s’agit pour ces quelques pathologies politiques sur patte, d’éradiquer cet héritage révolutionnaire qu’ils méconnaissent, qui les dérange profondément, et qu’ils associent fallacieusement à la pseudo « race blanche » (dont ils feraient partie pour l’immense majorité, si toutefois elle existait vraiment). Alors pour contrer cet héritage, il faudrait mobiliser l’islamisme politique, les milieux associatifs communautaires et identitaires sous perfusion étatique, les filières du carriérisme universitaire et autres formes de la réaction bourgeoise et/ou conservatrice. Il s’agit pour eux de rejeter en bloc tout ce qui ressemble de prés ou de loin à une hypothèse universaliste qui remettrait en cause les petites identités en kit préfabriqués, et derrière lesquelles il faudrait que nous abolissions toute singularité et toute altérité. Quitte à s’organiser avec des partisans de feu la « manif pour tous ». La responsabilité collective est l’arme favorite de l’extrême droite et des racistes, mais encore faudrait-il s’intéresser à ses propres « idées » pour s’en rendre compte. Parce que c’est seulement à la séparation des exploités que mènent les logiques identitaires et particularistes.

Nous ne doutons pas de la sincérité de ces énergumènes sous pavillon « anti-raciste », comme nous ne doutons pas de la sincérité de leurs faux-ennemis, qui avec les mêmes mots, les mêmes méthodes, les mêmes concepts et les mêmes aspirations cherchent à atteindre les mêmes buts : la division, l’éclatement des solidarités entre des exploités qu’ils s’acharnent à délimiter, démarquer, diviser et compartimenter dans des frontières étroites, qu’elles soient physiques ou mentales, pour que jamais leurs révoltes ne se rencontrent, ou bien le cas échéant, pour qu’elles se séparent. Au profit, toujours, du pouvoir.
En changeant quelques mots-clés on s’aperçoit aisément que les discours et les valeurs de cette extrême gauche du Capital qui ne cherche qu’à gratter des miettes sont les mêmes que ceux de l’extrême droite, ils sont façonnés par la même absence d’imaginaire émancipateur, ils visent tous, par le biais notamment de la religion, de l’ethno-differentialisme, de l’homophobie ou du virilisme, à l’encasernement normatif et prescriptif de l’identité et de la communauté. C’est le Zarathoustra de Nietzsche qui conseillait : « Veux-tu avoir la vie facile? Reste toujours près du troupeau, et oublie-toi en lui ».

Casser les vitres d’une bibliothèque anarchiste comme un enfant casse un Rubik’s Cube qu’il ne parvient pas à résoudre, par inconséquence, par défaut d’intelligence et de maturité, et dans ce cas précis, on pourra parler de débilité légère, est bien l’attaque la plus glorieuse de l’année, même pas foutue d’être revendiquée, et donc expliquée, argumentée, assumée politiquement. On préfère racler les fonds de poubelles. Aujourd’hui, les idiots du village alternatif ont encore « frappés ». Leur lâcheté n’égale que leur impuissance chronique à développer la moindre analyse sérieuse pour contrer les perspectives de révolution internationaliste qu’ils craignent en gigotant bruyamment. La lâcheté de ne pas savoir défendre ses idées face à des visages qui peuvent répondre, plutôt que des vitres, qui ne feront que coûter des centaines d’euros à quelques galériens pour qui la lutte est toujours passée avant la subsistance. Était-ce le but ? Attaquer un projet anarchiste au portefeuille ? Pomper des centaines d’euros à des chômeurs et RSAstes déjà en plein dans le viseur de la répression ? Nos ennemis communs raffolent de vos envolées, et vous confirmez que, parfois, les ennemis de nos ennemis sont aussi nos ennemis (en effet, qu’est ce que des révolutionnaires auraient encore en commun avec des philo-religieux qui pensent que l’humanité se divise en « races » ? ).

En tant que révolutionnaires, nous ne pensons pas que la violence soit une arme qui se substitue à la critique et à la parole, mais qui les accompagne habilement, avec une idée claire de qui sont les ennemis, et de quels rapports sociaux ils sont les défenseurs. Des individus qui identifient leurs ennemis de la sorte, et considèrent, en plein mouvement social qui n’arrête pas de commencer, alors que de nombreux camarades et compagnons défilent devant la justice, que l’urgence est à s’acharner sur les vitres de La Discordia, sont a minima, des ennemis absolus de l’intelligence.
L’attaque ne doit pas être employée pour combler la vacuité théorique de quelques hooligans qui ne connaissent que les fonctions reptiliennes de leurs cerveaux.
Maintenant que le roitelet est nu, tout le monde peut apprécier le spectacle racialiste et philo-religieux dans toute sa superbe, la politique du marteau pour masquer la faiblesse et l’entrain déjà mort de cette mode identitaire, passagère et déjà sur le déclin. Il serait temps de réfléchir à cette montée de l’identitarisme dans nos milieux, qu’est-ce qui a permis cela, qui et comment ? A celles et ceux qui, déconstruits parmi les déconstruits, s’échinent à répéter « check your privileges », nous leur répondons, « check your responsabilities ». De même, pour celles et ceux qui sur les « réseaux sociaux » ont parlé de nous casser la gueule, d’attaquer La Discordia au Molotov, et autres bravades virtuelles, un travail est en cours pour régler des additions salées et donner toutes leurs conséquences aux mots qui planent jusque-là sur des écrans sécurisants.

La sécurité des personnes qui, toujours plus, viennent aux débats et aux permanences de La Discordia sera bien sûr assurée de façon adaptée. Tout soutien matériel et physique est le bienvenu, et nous tenons à remercier tous les compagnons et camarades qui nous ont déjà apporté leur soutien, de différentes manières (toujours appréciées), de Paris aux quatre coins du globe, en passant par nos voisins.
Mais c’est surtout à la solidarité dans l’élaboration théorique, le fond de l’affaire, que nous appelons aujourd’hui. Le projet révolutionnaire que nous portons aux cotés de nombreux autres nécessite des prises de position claires et fortes, parfois inconfortables, parfois clivantes, et souvent minoritaires.
Que chacun et chacune, donc, de la manière qui lui semblera la plus appropriée, s’attaque aux idées de races et de Dieu partout où elles se trouvent, pour paraphraser Joseph Déjacque,« par le bras et le cœur, par la parole et la plume, par le poignard et le fusil, par l’ironie et l’imprécation, par le pillage et l’adultère, par l’empoisonnement et l’incendie ». Souvenons-nous qu’une attaque contre des révolutionnaires parce qu’ils sont révolutionnaires, est une attaque contre tous les révolutionnaires.

Quant à nous, nous ne sommes pas de ceux qui se rendent.
Ni dieu ni maître, ni race ni prophète.

On ne fait pas la contre-révolution en cassant des vitrines.

Les discordistes.

https://ladiscordia.noblogs.org/
ladiscordia(at)riseup.net

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C’est un peu court, jeune homme…

Solidarité avec la bibliothèque anarchiste La Discordia suite aux « tags »
récemment trouvés sur sa devanture

La mauvaise décoration de façade qu’ont pu découvrir, sur la Discordia, passants et participants au
débat intitulé «islamophobie, du racket conceptuel au racket politique» le 26 janvier dernier ne
pouvait pas manquer de laisser tout un chacun perplexe : « fafs » et « racistes » et deux A cerclés
tracés à la bombe. Mais en fait, où est l’insulte, où est la signature ? Le communiqué en forme de
mauvais pastiche qui accompagne les gribouillis confirme l’hypothèse : on accuse d’être des « fafs »
et des « racistes » et on se revendique de l’Anarchie. Face à l’aberration infamante de ces
accusations, on aurait bien envie de s’exclamer…
C’est un peu court jeune homme,
Ah, non ! On pourrait dire… ô dieu… bien des choses en somme
Et de poursuivre, en variant le ton, par un chapelet d’insultes piochées dans l’orthodoxie
anarchistes : Blasphémateurs ! Impies ! Athées ! Mécréants ! Apostats ! Sacrilèges ! Hérétiques !
Déïcides ! Apologistes de l’abjuration ! Puis continuer avec quelques slogans fleuris tirés du
patrimoine libertaire : Quelques maîtres et surtout un Dieu ! Vive l’oppression et sa religion ! La
capote, je sais pas, la calotte, il en faut pour moi ! Le sacré, c’est sacré ! Touche pas à leur
religion ! Ce qu’on aime chez les prolos, c’est quand ils sont bigots ! N’attentez pas à ma liberté de
prêcher ! Le tout couronné d’une signature plus consistante, qui aurait pu être « des anarchistes
pour le respect de la loi de 1905 ».
Mais pour ça, il fallait des lettres, beaucoup plus en tout cas, et s’entrainer à les tracer d’une main un
peu plus sûre. De l’esprit, aussi, un peu enclin à la subversion. Ceci étant dit, trêve de confiseries,
passons au plat de résistance.
Contrairement à ce que ces « tags » et quelques gros malins voudraient faire accroire aux imbéciles,
critiquer la lecture en terme d’islamophobie, ce n’est pas nier l’existence du racisme, des racistes, et
des actes racistes. Le racisme s’en est toujours pris aux signes visibles de l’altérité, quels qu’ils
soient, religieux ou culturel entre autres. Et, quoi qu’il en soit, son refus théorique et pratique est une
nécessité qui n’a certainement jamais quitté ni les organisateurs ni les participants de ce débat.
En revanche, ce qui est nouveau dans la lecture que le terme d’islamophobie implique et impose,
c’est qu’au lieu de défendre celui qui est attaqué – l’étranger par exemple – en tant que tel et de
s’opposer ainsi à toutes formes de fierté identitaire nationale, communautaire ou appuyée sur
d’autres appartenances et aux actes ignobles qui peuvent en découler, on prétend qu’il faudrait le
défendre en tant que musulman, faisant de cette catégorie le nouveau sujet politique, et, pire encore,
qu’il faudrait défendre l’islam qui serait attaqué à travers lui.
Dans les années 80, ce qui s’est appelé « anti-racisme » a déjà servi à donner un supplément d’âme
au PS et à son extrême gauche, et à justifier la politique d’exploitation et de répression des immigrés
dont de nouvelles modalités se mettaient alors en place. Mis aujourd’hui au service de la défense du
religieux, il a toujours bon dos. Récupération s’il en est… et que deviennent alors les « premiers
intéressés » dont on se revendique et qu’on assigne sans vergogne à l’obéissance au religieux ?
Quelles perspectives émancipatrices, pour les uns comme pour les autres, dans cette lecture ? A
moins que dans un paternalisme complètement décomplexé, l’émancipation par rapport au religieux
ne soit réservé qu’aux militants (sans doutes de gauche) et aux étudiants en philosophie, et qu’on
l’interdise à ceux au nom desquels on prétend s’agiter, manifester et en l’occurrence, faire ces
espèces de « tags » infamants.
De plus, tout en cherchant à discréditer de fait la possibilité de critiquer l’islam en tant que religion,
– alors que la critique de la religion (donc de toutes les religions) fait partie des évidences pour ceux
qui veulent sérieusement s’attaquer à ce monde dans une perspective révolutionnaire –, la notion d’islamophobie, en substituant la défense de l’islam à celle des immigrés (par exemple), nie la
longue histoire de l’émergence de ces derniers comme sujets de lutte, histoire liée à la remise en
cause du modèle travailliste et programmatiste promu par la part majoritaire du mouvement ouvrier
dans la droite ligne des organisations communistes orthodoxes. C’est donc aussi à ce titre une
lecture non seulement réactionnaire mais surtout absolument anti-subversive.
Heureusement, face à cette entreprise de justification du religieux et de négation d’une part
essentielle de l’historie du mouvement révolutionnaire, ici et là, un peu partout, des voix
commencent à s’élever, des refus s’expriment pour contrer cette vague, dans laquelle la confusion le
dispute à la saloperie, et qui menace d’emporter de manière transversale les espaces contestataires
au sens le plus large. Travaillons donc l’optimisme, et espérons, comme le nombre et la diversité des
participants à la discussion proposée par la Discordia nous permet de le présager, que les cartes
seront rebattues et que l’aire révolutionnaire en sortira renforcée.
En attendant, dans le clivage historique qui s’engage, ceux (celui ou celle) qui ont gribouillé la
Discordia, ainsi que leurs amis, ont choisi leur camp. Puissent-ils éternellement pourrir d’ennui dans
le paradis de leurs nouveaux alliés !
Alors compagnons, camarades, merci pour ce débat, courage et persévérance, on est évidemment à
vos côté !
A la vue de ces abus, Cyrano, en terrasse, sirotant un raki
repris, de concert, par le chœur des passants solidaires et associés, s’écrie
« J’ai des fourmis dans mon épée ».

Les oiseaux de passage

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Sur l’idéologie anti-islamophobe 

Ce texte entend répondre à ceux qui, parmi les communistes libertaires, sont engagés dans un combat contre « l’islamophobie » et, à ce titre, prétendent interdire toute critique de l’islam et promouvoir une théorie de la « race sociale », dans un climat pour le moins générateur de tensions, d’accusations de racisme, et même d’attaques caractérisées.

S’il date vraisemblablement du début du siècle dernier, c’est depuis peu que le terme « islamophobie » a fait une percée fulgurante comme appellation du racisme contre « les Arabes ». On passe ainsi du racisme anti-maghrébin à l’effroi ou l’horreur suscités par la religion des musulmans. Les immigrés et leurs descendants ne seraient plus rejetés pour des raisons « ethniques » mais pour leur appartenance supposée à une culture originelle identifiée à l’une de ses dimensions : la religion musulmane – qu’ils sont pourtant nombreux à ne pas pratiquer, et ceci même lorsqu’il leur arrive d’en conserver quelques traditions devenues coutumières.

Se joue là un tour de passe-passe qui assimile la « race » à la religion en tant que matrice culturelle. On est face à une « mystification conceptuelle (…), l’assignation de tout un pan d’individus, en fonction de leur origine ou de leur apparence physique, à la catégorie de « musulmans », permettant de faire taire toute critique de l’islam, parce que celle-ci ne rentrerait plus dans la critique des religions, mais directement dans le domaine du racisme »(1) . Si Claude Guillon voit du « mépris » dans cet « antiracisme des imbéciles » (2), nous y décelons surtout ce spectre qui hante la gauche : le tiers-mondisme, idéologie qui conduit à adopter de façon acritique le parti de « l’opprimé » contre celui de « l’oppresseur ». C’est ainsi que, pendant la guerre du Vietnam, dénoncer les Américains entraînait le soutien au Viet Minh et à la politique d’Ho Chi Minh, dont les comités Vietnam scandaient le nom et brandissaient le portrait à longueur de manif ; comme aujourd’hui, défendre les Kurdes peut impliquer de soutenir le PKK et de brandir le portrait d’Oçalan. Ce qu’il s’est passé pendant la guerre d’Algérie où ceux qui, voyant dans le « colonisé » l’exploité par excellence, ont soutenu inconditionnellement le FLN, s’est reproduit face à la révolution iranienne de 79 et chez les pro-Palestiniens. Le tiers-mondisme a ainsi abandonné petit à petit le prolétariat comme sujet révolutionnaire pour lui substituer le colonisé, puis l’immigré, puis les descendants d’immigrés… et enfin les croyants. Le tiers-mondisme originel avait promu le relativisme culturel, ses successeurs ont adopté le culturalisme, qui prétend expliquer les rapports sociaux par les différences culturelles. C’est dans les années 80, avec la grande manipulation de SOS Racisme, que ce glissement est devenu une doctrine qui donnera naissance à toutes les dérives actuelles, jusqu’à assigner une identité musulmane à tous les immigrés « arabes » et leurs descendants.

Devant le constat du glissement opéré au sein de toute une partie de la gauche vers l’idéologie culturaliste, il est intéressant de pointer que celle-ci est devenue, après 1968, l’angle d’attaque d’un courant d’extrême-droite : la Nouvelle droite. Son rejet de l’immigration ne repose plus sur un racisme biologique mais sur l’idée d’assignation identitaire, basée sur une vision figée des sociétés dans des traditions anciennes, et sur la nécessité, comme garantie de paix sociale, de conserver des cultures homogènes. Selon les élucubrations des néo-droitiers, pour qui les conflits sont ethno-culturels et pas de classes, les Maghrébins, par exemple, assignés à la culture musulmane, doivent en conséquence rester dans leur pays d’origine pour vivre leurs traditions entre eux ! Au passage, Alain de Benoist, chef de file de la Nouvelle droite, défend des luttes tiers-mondistes et anti-impérialistes, et nie le caractère raciste de sa « défense de l’identité européenne ». Cette évolution du discours raciste est à l’œuvre depuis quelques années au sein d’une autre formation d’extrême-droite, en quête de respectabilité, le Front national, qui reprend en partie la rhétorique de la Nouvelle droite : le problème ce n’est plus les « immigrés » mais les « musulmans ». 

C’est ainsi que l’on en vient, de bords a priori radicalement opposés, à adopter un discours identitaire qui considère que tous ceux qui ont un lien d’origine ou familial avec l’un ou l’autre pays du Maghreb (ou d’autres pays « arabes ») doivent se considérer comme musulmans, sous l’appellation aberrante de « Français d’origine musulmane ». Alors que ce n’est pas en raison de la religion qu’ils pratiquent ou qu’on leur prête qu’ils sont discriminés mais parce que ce sont des travailleurs immigrés ou issus de familles ayant immigré. Ce n’est pas l’identité qui est en jeu mais l’appartenance de classe. Cette « origine musulmane », qui fait bondir les athées d’origine maghrébine, travestit un stigmate social en stigmate culturel. L’Etat et les media ne s’y trompent pas quand ils font du « musulman », forcément islamiste (et plus ou moins modéré ou radicalisé), la nouvelle caractérisation du membre de la classe dangereuse (3). 

C’est sur ces bases que l’idéologie identitaire anti-islamophobe vient s’associer, notamment chez certains marxistes, à celle de la « race sociale », chimère universitaire d’importation récente, qui tente de plaquer ici le schéma racial et communautaire de la société américaine. Cette vision « racialiste » (4) qui prétend créer une nouvelle classe de « race » ne sert en réalité qu’à masquer, voire à nier, la réalité du rapport social capitaliste : l’exploitation des prolétaires, de tous les prolétaires, quels que soient leur origine, leur couleur de peau, leur religion et leurs us et coutumes personnels. La justification en serait que le racisme aurait été indispensable au développement capitaliste parce qu’il justifierait le colonialisme. En réalité, inférioriser l’opprimé a toujours été une stratégie de pouvoir qui s’applique à tous les opprimés quelle que soit leur supposée « race ». Maintenir dans leur condition les serfs, les paysans pauvres, les esclaves puis les ouvriers, passe notamment par les empêcher de s’exprimer et d’avoir accès à l’éducation, au prétexte qu’ils seraient trop bêtes et ignares pour cela, qu’ils appartiendraient à une catégorie inférieure. Rappelons que les Anglais ont durement colonisé et pillé les Irlandais et les Russes les Ukrainiens sans avoir besoin d’une telle justification. Et, dans leur ensemble, pillage et colonisation, tout comme l’exploitation proprement dite, n’ont pas besoin de quelconque excuse.

Et pourtant, le racisme existe bel et bien et le rejet du « musulman » pauvre et immigré est l’une de ses manifestations. Le discours du FN, du Bloc identitaire et de Pegida contre l’islam n’est que l’arbre qui cache la forêt : ce sont simplement des racistes qui veulent que les immigrés dégagent. L’argument culturel est sans doute plus respectable à leurs yeux que les vieilles lunes racistes basées sur des caractéristiques qui seraient innées (les Noirs sont comme ci, les Arabes comme ça…). Cette stratégie leur permet aussi de ratisser plus large, d’autant que ces mouvements exploitent à leurs fins racistes la montée réelle de l’islam radical. Si l’immigration est pour eux le fond du problème, ils se raccrochent à des arguments plus honorables tels que la défense de la laïcité ou le combat contre le sexisme. Mais, en réalité, que les immigrés (pauvres, bien sûr) soient ou non musulmans, ils sont toujours pour eux des indésirables.

Le racisme, comme la xénophobie, est un outil qu’utilisent les dominants contre les dominés. Ainsi, Fredy Perlman écrit : « les colons-envahisseurs d’Amérique du Nord avaient recours à un outil qui n’était pas, tel la guillotine, une nouvelle invention, mais qui était tout aussi mortel. Cet instrument sera plus tard nommé racisme et s’intègrera dans la pratique nationaliste (…). Les gens qui avaient abandonné leurs villages et leurs familles, qui étaient en train d’oublier leur langue et qui perdaient leur culture, qui étaient dépouillés de tout sauf de leur sociabilité, étaient manipulés afin de considérer la couleur de leur peau comme substitut à ce qu’ils avaient perdu » ; « le racisme avait été une arme parmi d’autres pour mobiliser les armées coloniales (….) et elle n’a pas supplanté les autres méthodes, elles les a plutôt complémentées » (5). Il s’agit de créer des catégories permettant de diviser pour prévenir ou écraser les rébellions et les luttes sociales. C’est ce qu’a fait, en Algérie, le gouvernement français en 1870, en octroyant par décret (la « loi Crémieux ») la nationalité française aux « indigènes israélites », les séparant arbitrairement des « indigènes musulmans ». L’appartenance « religieuse » a également été utilisée pour écraser les luttes sociales en ex-Yougoslavie avec la fabrication d’une « nationalité musulmane » inconnue, dressant les uns contre les autres des gens qui vivaient jusque-là tous ensemble. 

Les divisions raciales deviennent, logiquement, particulièrement opérantes dans les périodes de crise où le revenu s’effondre et où l’emploi vient à manquer. C’est sur ce terrain que le FN parvient à conquérir les anciens bastions ouvriers de la gauche. Et, même à l’époque du plein-emploi, le pouvoir et ses media ont toujours plus ou moins entretenu la xénophobie, encourageant la stigmatisation successive de chacune des différentes vagues de travailleurs immigrés (les « Polaks », les « Macaronis », « les Portos », etc.). La grande différence était que, dans les unités de travail, la solidarité ouvrière prévalait sur les préjugés et que tout le monde travaillait et combattait au coude à coude. Mais c’était avant….

Quant au terme « islamophobie », le problème ne réside en réalité pas dans la notion elle-même mais dans l’usage qu’en font ceux qui la manipulent. On retrouve d’ailleurs les mêmes usages manipulatoires de la notion d’antisémitisme lorsque ce terme est donné pour un équivalent de l’antisionisme et achève sa course en « judéophobie », avec l’affirmation que la critique du sionisme ne peut qu’être une attitude raciste vis-à-vis des « juifs » et non une critique du caractère colonisateur de l’Etat confessionnel qu’est Israël.

L’islam politique vise, comme le dit Claude Guillon, à faire de « l’islamophobie une arme de guerre idéologique contre l’athéisme »(6) et, plus largement, un vecteur de propagande pour la religion musulmane. Les anti-islamophobes d’extrême gauche ont des positions pour le moins ambivalentes par rapport cet islam politique. Ils prétendent ainsi interdire toute critique de la religion musulmane donnée pour une pratique raciste, dans une posture moralisatrice révélatrice d’un manque d’analyse de l’évolution de l’islam politique dans le monde depuis la révolution iranienne de 1979. Quand ils n’en viennent pas à en nier l’existence même. Face au djihadisme, nos anti-islamophobes ne se laissent pas pour autant désarçonner. Après chaque attentat commis par les djihadistes en Europe (qui s’ajoute à la longue liste de leurs forfaits, notamment sur le continent africain et au Moyen-Orient), ils s’inquiètent surtout de la recrudescence d’« islamophobie » (et aussi, à juste titre, des politiques répressives) que cela risque d’entraîner et pointent comme seul responsable l’impérialisme occidental. Ainsi, selon eux, les attentats de Paris du 13 novembre 2015 ne seraient qu’une répercussion des guerres menées par l’Etat français en Irak, en Libye, au Mali… Les intérêts de ce dernier dans les enjeux géopolitiques au Moyen-Orient et en Afrique sont évidents, mais insuffisants pour expliquer l’émergence et la persistance de l’Etat islamique (7) ou de Boko Haram. Ces discours permettent tant bien que mal aux anti-islamophobes de passer sous silence les implications réelles de l’islam radical dans les attentats, ici et ailleurs dans le monde, et de nier la capacité d’initiative de leurs auteurs, jusqu’à dédouaner les frères Kouachi ou Coulibaly parce qu’ils sont prolétaires et « issus de l’immigration ». On retrouve ici l’idéologie victimaire qui assigne non seulement des individus et des groupes à des identités (les femmes, les « racisés », etc.), mais aussi à des statuts figés de victimes et d’opprimés dont il ne faudrait pas critiquer les choix et les pratiques, même les plus réactionnaires. De telles postures idéologiques amènent à occulter le caractère contre-révolutionnaire de l’islam radical qui, depuis plusieurs années, connaît en Europe occidentale (sans oublier bien sûr le Maghreb et le Moyen-Orient) une progression, même s’il reste minoritaire par rapport à l’ensemble de la population qui se dit musulmane. Alors qu’il était marginal, voire quasi inexistant, l’islam radical, dont la forme la plus courante aujourd’hui est le salafisme, s’est largement répandu.

Pour ces gentils anti-islamophobes, il s’agirait tout bonnement de considérer la religion musulmane avec la plus grande bienveillance parce que ce serait la « religion des opprimés ». Ils semblent oublier que la fonction même de toute religion est le contrôle social et, en l’occurrence, l’islam politique ne cesse d’affirmer partout sa vocation à contrôler au plus près la société qu’il entend régir. Ainsi, le salafisme occupe suffisamment le terrain dans certains quartiers urbains pauvres pour pouvoir exercer un contrôle social : pendant les émeutes de 2005, les salafistes ont d’ailleurs tenté de ramener l’ordre dans certaines banlieues. L’évolution de cette tendance s’inscrit dans un contexte de crise économique, marquée par le développement du chômage de masse, d’attaques sur les salaires mais aussi de recul des politiques sociales de l’Etat. Pour les pallier, les salafistes ont su mettre en place des réseaux d’entraide économique, ce qui leur permet d’avoir une emprise sur les populations.

Ne pas perdre de vue ce rôle des religions nous semble indispensable. « Une religion est en effet un ensemble de croyances métaphysiques qui portent en elles des règles de vie bien précises, basées sur la tradition et la morale, auxquelles l’individu doit se soumettre. Il s’agit d’un rapport social, une forme de mise au pas de chaque individu et des masses dans leur ensemble. Elle recouvre en outre un rôle de justification du pouvoir, de garant de la tradition et de l’ordre établi, plus généralement d’une certaine « pacification » sociale. Cela à travers une interprétation organiciste de la société, une exaltation des hiérarchies, le refus de l’autonomie individuelle. Souvent la religion est aussi un moyen de diriger la conflictualité sociale vers des cibles fictives, ou de la brider en faisant miroiter un paradis futur. Le paradis, ce triste mensonge qui garantit la paix pour les puissants, ici et maintenant. En donnant un espoir dans la transcendance, la religion étouffe la plupart des poussées révolutionnaires des exploités ici-bas et maintenant. Le beau passage de Bakounine, “Si Dieu existait réellement, il faudrait le faire disparaître” pointe précisément le fond du problème de la religion : l’idée de divinité est la base conceptuelle de l’autorité et sa contrepartie, la foi, celle de l’acceptation de la servitude » (8).

Si la foi et les interrogations métaphysiques sont affaires personnelles et si l’on peut se trouver au coude à coude dans une lutte avec quelqu’un qui se dit croyant sans que cela pose problème, nous voulons pouvoir affirmer haut et fort que nous sommes athées. Affirmer notre athéisme et critiquer toutes les religions est indissociable de nos positions politiques et nous entendons librement pratiquer tant le blasphème que la dénonciation, au minimum, des pratiques religieuses et/ou coutumières coercitives, mutilantes ou humiliantes, ainsi que du statut inférieur assigné aux femmes par toutes les religions monothéistes (pour les autres, on verra une autre fois). 

Enfin, précisons que, pour nous, il n’existe que deux classes, celle du capital et celle du travail. Même si, au sein de la classe exploitée, certains sont plus exploités que d’autres en raison de leur sexe et de leur origine, ils ne constituent pas une classe, ils en sont des segments créés par le pouvoir et les exploiteurs. La pensée bourgeoise, quel que soit son supposé bord politique, trouve là un moyen de diviser le prolétariat, de stimuler la concurrence entre les travailleurs et d’endiguer ainsi les luttes sociales. Parce que toute division de la classe du travail ne fait qu’affaiblir sa capacité de lutte et que la segmenter pour mieux la diviser permet à la classe du capital, particulièrement en période de crise, de jouer sur la concurrence de tous contre tous. Ce n’est pas par l’anti-racisme qu’on combat le racisme mais par la lutte des classes. Si l’on en est au point où « Penser avec la race devient un impératif incontournable » et que « tout refus de ce vocabulaire et de ce qu’il charrie sera systématiquement considéré comme de la dénégation, voire du déni, et tombera sous le coup du dispositif accusatoire » (9), cela ferait des racistes de ceux qui, comme nous, n’adhèrent pas à cette vision. Et ça nous semble un peu fort de café ! 

Mai 2016
 
Flora Grim et Alexandra Pinot-Noir

[Texte reçu par mail à l’occasion d’un débat au Rémouleur (Paris), le 13 juin 2016 à 19h30 avec les auteures du texte.]

(1) Cassandre, Nos « révolutionnaires » sont des gens pieux, sur le blog de Ravage Editons,https://ravageeditions.noblogs.org/ 

(2) Claude Guillon, Et Dieu créa l’islamophobie, sur son « blogue généraliste » Lignes de Force :https://lignesdeforce.wordpress.com/
(3) Louis Chevallier, grand historien bourgeois néanmoins passionnant, « Classes laborieuses, classes dangereuses », Perrin
(4) Terme emprunté aux auteurs de « Tiens ça glisse », sur le blog http://racialisateursgohome.noblogs.org, qui nomment « racialisation toute analyse contribuant à développer ou à diffuser une théorie de la race »
(5) Fredy Perlman , L’Appel Constant du nationalisme in Anthologie de textes courts, Ravage Editions
(6) Claude Guillon, op. cit.
(7) Pour une analyse approfondie, voir P.J. Luizard, Le Piège Daech, La Découverte
(8) Cassandre, op. cit.
(9) « Tiens ça glisse », cf note 4

1 Comment to “Imposer l’ordre moral à coup de marteau – Communiqué de La Discordia”